La marque employeur à l'ère de la transition écologique : comment attirer les talents de demain ?

Face aux défis environnementaux actuels, la transition écologique devient un enjeu majeur pour les entreprises, non seulement pour ajuster leurs pratiques, mais aussi pour attirer et fidéliser les talents. En effet, la transition écologique transforme la perception des jeunes générations, qui cherchent désormais à travailler pour des entreprises alignées sur leurs valeurs éthiques et environnementales, et leur politique de RSE. Dans ce contexte, la marque employeur devient un levier stratégique pour capter ces nouveaux talents. Mais comment se réinventer à l’ère de la transition écologique ?

1.L'impact croissant des préoccupations environnementales sur les employés : un nouveau défi pour les entreprises 

Le changement climatique et les défis écologiques ne sont plus seulement des questions politiques ou scientifiques, mais concernent directement les entreprises et les collaborateurs. Selon une étude de Pôle Emploi de 2022, la transition écologique requiert avant tout une évolution des compétences existantes et une adaptation des méthodes de travail pour intégrer pleinement les enjeux environnementaux et RSE dans chaque métier. Cette tendance touche de nombreux secteurs, et les employeurs doivent se préparer à intégrer cette réalité dans leur organisation.

Un sondage de l'Unedic de 2023 révèle d’ailleurs que 57% des employés estiment que la transition écologique aura un impact fort sur leur organisation et les modalités de travail. Parmi eux, 38% souhaitent que leur travail contribue positivement à la protection de l'environnement, et 68% considèrent que les métiers seront plus intéressants dans un monde post-transition écologique. 

Cela peut être lié au fait qu’intégrer des pratiques en lien avec la transition écologique et la RSE dans son métier permet un alignement cognitif, mais également une évolution des tâches des collaborateurs. 

Ces chiffres prouvent qu’intégrer des pratiques écologiques et des actions de RSE dans le quotidien professionnel devient un enjeu pour l’attractivité des entreprises. Cela permet aux collaborateurs de ressentir un alignement entre leurs valeurs personnelles et leur activité professionnelle, tout en évoluant vers des métiers plus enrichissants. En effet, les nouvelles missions associées à la transition écologique et à la RSE élargissent le champ des compétences, notamment en matière de gestion responsable des ressources et d'engagement environnemental. Ainsi, les collaborateurs évoluent dans des postes où chaque action intègre une réflexion sur l'impact écologique, contribuant à une intégration plus durable dans un monde en pleine transformation.

Patagonia, par exemple, a su allier performance économique et engagement écologique. En 2022, son fondateur Yvon Chouinard a annoncé que la planète deviendrait son actionnaire majoritaire, transférant la totalité des parts de l'entreprise à un fonds destiné à financer des initiatives environnementales. 

Au-delà de cette structure inédite, Patagonia prône activement la réduction de la consommation, encourageant ses clients à réparer plutôt qu’à racheter, voire à acheter moins. Ce message, à contre-courant de la plupart des entreprises, frôle la décroissance. Également, leurs produits sont éco conçus, fabriqués à partir de matériaux recyclés et durables, avec un impact environnemental minimal. 

L’entreprise est également reconnue pour son programme de bénévolat "Environmental Internship Program". Ce programme permet aux employés de participer à des projets écologiques tout en renforçant leurs compétences en développement durable, comme la réhabilitation d'un ranch au Chili. Cette démarche renforce son image en tant qu'employeur engagé dans la transition écologique et la RSE, en offrant aux employés des opportunités d'apprendre tout en participant à des actions concrètes pour l'environnement.

2. Une attente forte de la part des jeunes talents

La quête de sens devient centrale dans le choix d'un employeur. Les jeunes talents ne se contentent plus d’un salaire compétitif, mais veulent donner du sens à leur travail. Ils recherchent des entreprises engagées dans la transition écologique et dotées de politiques de RSE solides, et qui leur offrent la possibilité d’évoluer dans ce sens. Un alignement entre valeurs personnelles et professionnelles devient un critère d'attractivité essentiel. Une enquête de 2022, réalisée par Audencia et jobs_that_makesense, révèle que 92% des actifs sont en quête de sens dans leur carrière, et 57% veulent contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale pour donner du sens à leur métier. Cela implique pour les entreprises de redéfinir leur mission et de placer la RSE et la transition écologique au cœur de leur stratégie de développement.

Selon l’étude de l’Unedic, 20% des employés considèrent désormais qu’avoir de bonnes connaissances des enjeux environnementaux est indispensable pour réussir sa vie professionnelle. Cette perception est d’ailleurs confirmée du côté des employeurs pour lesquels "le fait que les candidats aient été formés aux enjeux de la transition écologique constitue un atout pour être recruté pour quatre employeurs sur dix”.

Il semble donc que l’intégration de missions liées à la transition écologique, aux initiatives de la RSE, et la montée en compétence associée soient bientôt incontournables pour les employeurs, aussi bien pour attirer les talents que pour assurer leur employabilité future.

Ainsi, au-delà des engagements de façade, ce sont les actions concrètes et l’intégration de la RSE qui feront la différence pour capter l’attention des talents. La réduction des émissions de CO2, le recours à des pratiques d’éco-conception, l’engagement en faveur de l'économie circulaire sont autant de leviers qui renforcent l'attractivité des entreprises.

3. Comment renforcer sa marque employeur à l’ère de la transition écologique ?

Pour se démarquer et attirer les talents de demain, les entreprises doivent se positionner en tant qu'acteurs responsables de la transition écologique et de la RSE. Voici quelques leviers pour bâtir une marque employeur solide dans ce contexte :

1. Adopter une stratégie RSE forte et mesurable
   Parler d’écologie ne suffit pas ; il est crucial de passer à l’action. Les entreprises doivent mettre en œuvre des initiatives concrètes, mesurables et régulièrement communiquées. Que ce soit pour réduire leur empreinte carbone, investir dans les énergies renouvelables ou adopter des pratiques durables dans leur chaîne d’approvisionnement, ces efforts doivent être intégrés au cœur de la stratégie de l’entreprise. Pour éviter le greenwashing, il est impératif de rendre compte des résultats réels de ces actions écologiques. Publier des rapports d’impact ou partager les témoignages des équipes impliquées contribue à renforcer la crédibilité de l’entreprise.

2. Offrir des opportunités d’évolution alignées sur la transition écologique
   La transformation des métiers crée de nouveaux défis et des opportunités. Les entreprises doivent proposer des trajectoires professionnelles qui répondent à cette demande. Proposer des formations continues aux collaborateurs pour acquérir des compétences en lien avec les enjeux écologiques et la RSE est un levier fort d'attractivité pour les talents en quête d’évolution professionnelle.

3. Valoriser l'engagement des collaborateurs
   Les collaborateurs doivent être pleinement impliqués dans la transition écologique et la RSE. En leur permettant de contribuer activement aux objectifs environnementaux de l’entreprise, non seulement leur engagement s’en trouve renforcé, mais cela améliore également l’image externe de l’entreprise. Un moyen efficace d’y parvenir est d’encourager leur participation à des collectifs engagés, comme Les Collectifs, où ils peuvent non seulement s’entraider, mais aussi aider d’autres collaborateurs, tant au sein de leur entreprise qu’au-delà, à transitionner. De plus, indexer une partie de la performance salariale sur l’engagement RSE des employés peut offrir un alignement concret entre le sens donné à leur travail et les objectifs de l’entreprise.

4. Mettre en avant le bien-être et la qualité de vie au travail
   La transition écologique s’accompagne souvent d’une réinvention des modes de travail. Opter pour un modèle d’entreprise libérée, qui privilégie un management plus humain et transparent, favorise non seulement le bien-être des employés, mais aussi leur performance. La formation des managers à des approches innovantes, comme celles proposées par Toscane accompagnement, permet de développer des relations plus humaines et une communication non-violente. En parallèle, proposer des espaces de travail sains, encourager le télétravail pour limiter les déplacements et promouvoir la mobilité douce (vélos d'entreprise, transports en commun) contribuent à attirer et fidéliser les talents sensibles à ces enjeux.

Conclusion : la transition écologique, un levier clé pour attirer et fidéliser les talents

Il semblerait que l’intégration de missions liées à la transition écologique et à la RSE, ainsi que la montée en compétence associée soient bientôt une obligation pour les employeurs, tant en termes de rétention des talents que de maintien de l’employabilité. Attirer les talents de demain nécessite une transformation en profondeur de la marque employeur. L’engagement écologique, couplé à des initiatives de RSE et de formation interne, devient un élément incontournable pour séduire les jeunes générations et anticiper les mutations du marché du travail. En proposant des parcours de montée en compétences, en permettant aux employés de participer à des collectifs engagés (comme Les Collectifs), et en intégrant pleinement la transition écologique dans leur stratégie, les entreprises renforcent leur attractivité et fidélisent leurs talents tout en stimulant la soif d'apprendre de leurs collaborateurs. À l’ère de la transition écologique, l’engagement et l’apprentissage collaboratif deviennent les nouveaux moteurs de la performance et de la compétitivité des entreprises.

Rédigé par Aude Vaussy